Ainsi vous pourrez découvrir ce magnifique pays à travers une association :
ACIM - ASIA,
une mission Catholique :
Rosa Mystica.

dimanche 31 octobre 2010

Un enfant maintenant... un petit ange







Christopher, 10 ans, est atteint d'une insuffisance cardiaque non traitée, car il vient d'une famille pauvre. Tous ses organes se fatiguaient, arrivant à une insuffisance hépatique qui provoqua la venue d'ascite en quantité importante, le faisant passer pour obèse alors qu'il était maigre. Il ne voulait pas se montrer de peur que les autres enfants lui disent qu'il est enceint.

La maman demande de l'aide à l'association, mais la pathologie est bien trop avancée...
Il est transféré à Davao dans un service de pédiatrie cardiaque pendant un mois où nous le verrons une dernière fois le 21 octobre.
Sa maman s'aperçoit que rien ne peut être changé, elle prend la décision de le ramener à Gensan pour que ses frères le revoient une dernière fois.
Il décède le dimanche 24 octobre 2010 aux urgences de Général Santos.



Nous rendrons visite à la famille pour prier sur le cercueil de Christopher et apprendre aux frères et cousines à réciter le chapelet.
L'enterrement a lieu le 29 octobre dans la comm

une de Sarangani. 2 gros camions, des motos
et deux camionnettes sont remplies de personnes pour accompagner le corbillard. Aucun prêtre n'a pu venir, du coup, c'est nous qui organisons la cérémonie. Nous réciterons le "De Profondis" puis nous chantons différents chants, et nous disons le chapelet. Toute la famille mettra de l'eau bénite sur le cercueil. Ils
pleurent tous plus ou moins forts. Mais au moment où ils décident de mettre le cercueil dans la tombe, le père se jette sur le cercueil ne voulant pas le lâcher, et l'un des 6 frères essaye d'attraper, en criant, le cercueil pour empêcher de le mettre dans la tombe. Alors plusieurs hommes tiennent le père et le fils, les autres membres de la famille pleurent fort sans bouger. C'est impressionnant de voir ce contraste avec notre pays où c'est le silence et la retenue qui dominent.

Christopher :

Il se cache
Il a peur du regard des autres sur son ventre énorme
Il est timide

Il ne parle pas
Il fut baptisé au mois de juillet
Il sort de son cocon pour regarder nos petites histoires de Saint ou de Jésus
Il aime regarder le livre de catéchisme, la miche de pain,
Il parle pour nommer la Sainte Vierge, Joseph et Jésus.
Il apprend le signe de croix
Il nous offre un très grand sourire quand nous le quittons le jeudi 21 octobre.
Il dit au revoir à sa famille de retour à Gensan
Il part retrouver Jésus, La Sainte Vierge et Saint Joseph.
Il est un petit ange.




mercredi 27 octobre 2010

Une loi pour la mort, un combat pour la vie



Alors que dans la majorité des pays occidentaux l’avortement et la contraception sont légitimes, quelques pays orientaux n’ont pas encore acceptes ces idées. La lutte commencée aux Philippines il y a plusieurs années, se poursuit aujourd’hui.

Le projet de loi : « Reproductive Health Bill »

Le 1er juillet 2010, Edcel C. Lacman, membre du Congres, publiait le projet de loi « Reproductive Health Bill 96 », projet déjà paru auparavant et paraissant sous diverses formes et titres.

Ce texte a pour point de départ la pauvreté. Celle-ci, trop importante aux Philippines, est due au nombre considérable d’enfants dans la société. Ce « surplus » cause la pauvreté.

Quels sont alors les moyens à adopter pour réduire dans un premier temps puis éliminer cette misère ? Le moyen encourage et prêche dans le RH Bill est l’usage de contraceptifs. Celui-ci permettrait de contrer la pauvreté, conséquence des familles nombreuses. La contraception apparait comme un moyen qui offre l’opportunité aux femmes de planifier leur famille. La liberté de reproduction autoriserait les femmes à organiser leur famille. Par la contraception, elles pourraient recourir aux moyens qu’elles désirent pour fonder leurs familles. Le projet de loi promeut toutes les méthodes pour « planifier la famille » et choisir le nombre d’enfants que l’on désire avoir et éduquer. Par la même, l’avortement est autorise et encourage. La contraception est parfois abortive. De plus choisissant de « planifier la famille », les femmes pourraient aussi choisir de garder ou de tuer l’enfant qu’elles porteraient en leur sein. Le RH Bill affirme que « le gouvernement devra s’assure que toutes les femmes ayant besoin de soin après un avortement soient conseillées et traitées d’une manière humaine, sans jugement et avec compassion ».Il faut leur laisser leur liberté ; il faut compatir. Selon le RH Bill, 42% des femmes considèrent une famille de deux enfants comme idéale et 2.6 millions de Philippines voudraient « planifier leur famille » (pour 90 millions d’habitants). De plus 44% des naissances ne seraient pas désirées. Les moyens contraceptifs apparaissent alors comme « des médecines essentielles ». Le « Reproductive Health Bill » émerge alors comme un moyen pour venir en aide a ces femmes. De plus il serait vu comme un remède contre la pauvreté, régularisant la démographie du pays et permettant alors d’employer des moyens appropries pour éliminer la misère, très présente dans l’archipel.

Le projet de loi a aussi l’intention d’introduire l’éducation sexuelle dans les écoles, déjà établie dans de nombreux pays. Cette éducation sexuelle se réfère « a un long processus d’apprentissage qui a pour but d’apporter et d’acquérir une information et une éducation complète, juste et utile au sujet de la sexualité ».

La surpopulation, vrai cause de la pauvreté ? La contraception, authentique solution ?

La surpopulation aux Philippines est de plus de 90 millions de personnes. Elle est la cause de la pauvreté. Les partisans du « RH Bill » emploient cet argument pour justifier l’usage de méthodes permettant le contrôle artificiel de la population. Que dire du Japon ou encore des États-Unis dont la population atteint respectivement 127 et 309 millions ? Sont-ils des pays tres pauvres ? De plus, au niveau de la densité, les Philippines ne se situent qu’au 43 eme rang, loin derrière Monaco, Singapour ou encore Hong Kong. Il apparait alors évident que la pauvreté n’est pas la conséquence de la surpopulation. Le problème et la cause de la pauvreté ne se situent pas la. L’explication de la misère très présente aux Philippines est dans la corruption. C’est elle qui est la cause de la pauvreté. Si les Philippines étaient deux fois moins peuplées, n’y aurait-il alors plus de pauvreté ? Celle-ci serait-elle éliminée ? Si la corruption subsiste, jamais la pauvreté ne disparaitra. C’est la corruption qui est à éliminer. Elle est le centre du problème.

La population pauvre renferme non seulement des familles nombreuses, mais aussi de petits foyers. Et combien de familles tres pauvres sont maintenant riches, après des années d’efforts ? La pauvreté ne dépend pas du nombre d’enfants. Les enfants ne sont pas un facteur de pauvreté. Clairement la vie est un don de Dieu et la sante de la nation.

La pauvreté est du non pas a un surplus mais a un manque : un manque d’éducation, de discipline, de chance, d’opportunité, de conduite. C’est en se battant contre ceci que l’on vaincra la pauvreté, non en encourageant la planification de la famille et les moyens pour cela.

Et si nous donnions une plus grande attention a une meilleure conduite ? Pour cela, l’abstinence apparait comme le meilleur moyen. C’est une discipline sur soi qui forgera le caractère. En apprenant à l’enfant à s’abstenir des son jeune âge, à s’abstenir de manger trop de bonbons, à ne pas dépenser avec excès, que celui-ci aura un fort caractère, capable de contrôle de soi.

Il en est de même pour la procréation. Le contrôle des naissances que propose le « RH Bill » offrirait, s’il est accepte, la possibilité du plaisir sans responsabilité, le même choix que de tricher pendant les examens plutôt que d’étudier correctement.

L’abstinence fortifie et enrichit les familles. Elle rendra le pays à nouveau riche et obtiendra le ciel un jour aux personnes même qui l’auront pratiquée.

Les évêques et le « RH Bill »

Les évêques philippins ont réagi rapidement face au « Reproductive Health Bill » et au désir du président de signer ce projet de loi. Ils ont montre et manifeste leur désaccord. La contraception, parfois abortive est un moyen oppose a la loi naturelle et a la vie. Toute personne qui participe ou simplement encourage et permet un avortement n’appartient plus a l’Église. Elle est immédiatement excommuniée. Or le président philippin, Benigno Ninoy Aquino III a manifeste le désir de signer ce document. Lors d’une visite récente aux États-Unis, il a également déclare vouloir distribuer gratuitement des contraceptifs aux populations pauvres de son pays. Agissant ainsi, il devrait être excommunie. Malheureusement, face a leur révéré président, les évêques n’ont pas ose être fermes. Ils ont certes montre leur désaccord, mais ils ont affirme qu’ils allaient dialoguer. La loi de l’Église n’est –elle pas assez claire ? Approuvant le « RH Bill », Benigno Aquino III désobéit à l’Eglise. Hors tout être qui enfreint la loi ecclésiale n’est plus attache à Elle. Le président philippin serait donc excommunie. Tout est limpide. Il n’y a aucun dialogue à entamer.

Face à l’indétermination des évêques philippins, la population se doit de prendre en charge la lutte contre le « RH Bill ».

ACIM ASIA, dans la lutte…

Depuis plusieurs années, ACIM Asia mène la lutte conte le « RH Bill », plus précisément contre

l’avortement et la contraception. Face aux récentes déclarations du président, l’association ainsi que la ligue de jeunes catholiques des Philippines, ont lance une campagne de pétitions : « We reject RH Bill ». Ainsi, munis de feuilles et de stylos, la jeunesse philippine, accompagnée par les volontaires françaises et suisse, s’en sont allés pour obtenir des signatures. Action plutôt familière pour certains, cette campagne était une nouveauté pour d’autres. Et quel ne fut pas l’étonnement des volontaires européennes lorsqu’approchant les gens et leur demandant simplement : « Nous faisons une pétition anti-avortement, si vous êtes contre l’avortement, s’il vous plait, signez. », de voir la majorité des hommes comme des femmes, les adolescents comme les personnes plus

âgées, s’emparer de la feuille et signer avec conviction ! Il était admirable de voir cette fermeté et cette volonté de sauvegarder les valeurs chrétiennes. Malgré quelques refus, la plupart des personnes approuvaient notre campagne. Certaines hésitaient, interrogeaient, puis signaient. D’autre, effrayees, refusaient de signer, tel cet homme qui ne voulait pas aller en prison pour son acte. Mais après une clarification, a son tour sa main courait sur le papier ou étaient recueillies les signatures déjà nombreuses.

Les jeunes ont parcouru plusieurs lieux de General Santos, demandant ca et la des signatures et recevant en retour le précieux cadeau. Une volontaire, faisant campagne a l’office de la circulation, aura recueilli une soixante dizaine de signatures….et deux petits refus ! Elle aura eu la joie de fournir des explications à un jeune homme, ravi de pouvoir aider l’association dans la lutte. Elle bénéficiera aussi de l’aide bienvenue d’un homme, qui après avoir signe, s’en ira pour demander à tous les gens leurs signatures. Les anecdotes sont nombreuses et parfois même amusantes telle cette volontaire qui, accompagnant un Philippin au garage, fera signer les mécaniciens, sur le comptoir du magasin. Ou encore ce professeur qui, après avoir signe la pétition, fera signer tous ses élèves.


La campagne ne sera pas seulement exécutée par l’association. Celle-ci distribuera nombre de feuilles aux fideles et parfois même à de simples personnes, non traditionnalistes, rencontrée par hasard, grâce a la Providence. Comme ce prêtre moderne, rencontre au milieu d’une route. La voiture de l’office était en panne. Un homme s’arrête pour nous aider, et nous apprenons qu’il est prêtre. Avec vivacité, une Philippine s’empare d’une pile de feuilles et les lui présente. Il accepte avec joie et nous promet de commencer la campagne des le lendemain auprès de ses paroissiens.

A la suite de tous les autres pays, les Philippines sont entrées dans la lutte pour la vie. Avec l’aide de Dieu et la foi des fideles, le pays pourrait avoir la fierté de rester un pays profondément chrétien.

Véronique, volontaire Suisse, Acim Asia

mardi 26 octobre 2010

Des vacances paradisiaques


Jeudi 21 octobre

Départ pour 5 jours de vacances.
Nous arrivons à Davao à 6h du matin et nous allons voir Christopher qui est en soins intensifs. Nous lui apportons
une peluche, un livre de catéchisme, la miche de pain, une image de la Sainte Famille. Il est heureux de nous voir et nous dira au revoir avec un grand sourire.

Direction Surigao, 6 heures de voyages, nous sommes 4 conducteurs ce qui est bien pratique.

Arrivé de nuit nous dînons dans une cantine, puis nous trouvons une pension car tout le monde est épuisé. Plusieurs d'entre nous ont mal à la tête sous les effets conjugués du soleil qui tape fort et du long trajet.
La pension : nous prenons 2 chambres de deux places, les 4 philippins dans une et nous dans l'autre. Pour la salle de bain, il y a deux douches dont les portes ne ferment pas, un évier qui s'écoule sur le sol. Mais il y a internet ! Tout le monde s'endort très rapidement.

Vendredi 22 octobre :

Shéryle et Maricar cherchent un bateau à prix réduit pour nous emmener sur une petite île, au sable blanc et avec de nombreux cocotiers. Elles nous disent de ne pas sortir de la voiture car si les philippins voient qu'il y a des blancs, ils augmentent tous les prix. Du coup nous allons prendre un petit déjeuner "Donuts" en attendant.
C'est parfait, elles ont trouvé un bateau à moitié prix de ceux proposés habituellement aux touristes. Elles nous emmènent sur le port, nous apercevons deux énormes bateaux et nous nous demandons lequel est pour nous , mais celui que nous prenons est un petit esquif en bambou stationné entre les deux immenses navires...cela nous fait beaucoup rire.
Nous avons 30 mn de trajet pour arriver sur l'île paradisiaque. Nous la voyons s'approcher au fur et à mesure que les vagues nous bercent. Avec du sable blanc, des cocotiers, des bananiers, des petites cabanes en bambous, un habitant qui veille sur l'île et la mer transparente qui l'entoure, cette île est pour nous pendant une journée et demie. Tout de suite, nous faisons un feu pour le
déjeuner, avec Justine et Chantal nous allons vider les poissons et les rincer dans la mer. Puis nous allons chercher des feuilles de bananiers dans la cambrousse pour nous servir de nappe et pour entourer les poissons comme du papier d’aluminium.
Activités : admirer les poissons et la mer, se reposer sous les cocotiers, découvrir l'île, préparer les repas au feu de bois et prendre des photos.
Le soir, veillée autour d'un feu avec jeux du téléphone arabe, de la radio, chants et un petit sketch, jeux de cartes à la lumière de la pleines lune pour certains pendant que d'autres s'endorment sur
cette petite île qui nous appartient
le temps d'une journée.














Samedi 23 octobre

Même programme que la veille pour le matin jusqu'au moment où notre bateau arrive pour nous ramener. Il fait un petit détour par d'autres îles. Nous devons traverser des plantations d'arbres qui sont curieusement dans l'eau et celles ci laissent notre imagination voir surgir tout à tout un anaconda ou un crocodile. Nous nous arrêtons sur une petite plage au sable blanc où à nouveau nous sautons du bateau pour nous baigner dans cette eau claire.
De retour sur terre, nous prenons la direction des grottes. Nous parcourons une heure de voiture dans la montagne et dans la jungle. Ici les grottes ne sont pas sécurisées, nous avons deux guides, 4 lampes et chacun une paire de gants pour escalader. Dans une, nous apercevons une énorme quantité de chauves souris et dans une autre on nous annonce des serpents dont nous ne faisons qu'imaginer la presence. Nous nous rappelons Indianas Jones, c'est l'aventure, nous sommes tous très contents. Nous ne pourrons pas continuer dans la dernière grotte car il y a trop d'eau et nous sommes obligés de passer sous l'eau ce que le guide ne veut pas
tenter.
Après ces aventures dans la jungle, à la nuit tombée nous partons pour la rivière enchantée, 4h30 de routes. La dernière demi-heure, le chemin est tout en terre avec de bonnes montés et de bonnes descentes laissant la voiture déraper par moment ce qui m'amuse beaucoup puisque je conduis et en même temps je roule très lentement et fait très attention. A 00h30, le propriétaire de la rivière enchantée nous propose de dormir sur les tables de l'ère de pique nique, nous disant de nous
lever tôt soit 6h00 pour que les premier touristes ne s'aperçoivent pas que des gens ont dormi ici.

Dimanche 24 octobre

Lever à 6h00, nous découvrons vite le paysage magnifique hanté
par Lagared personnage qui aurait marché sur l'eau et qui protégerait cette endroit. Les propriétaires du lieu ne touchent pas à la nature de peur de s'attirer les foudre de ce mystérieux fantôme. Après certains se lancent dans une série de plongeons tandis que d'autre prennent le temps de se familiariser avec les gilets de sauvetage... Shéryl veut aller sous l'eau pour
récupérer les belles pierres blanches du fond, mais très vite elle s'aperçoit que ce n'est pas possible avec son gilet de sauvetage, du coup Patrick l'enfonce sous l'eau nous laissant tous bien rire. Après nous décidons de faire un tour en bateau, en longeant la rivière nous arrivons vite dans la mer et nous découvrons un paysage fabuleux. On nous dépose sur une maison sur pilotis à coté de laquelle nous pouvons nager avec des tortues à notre grand plaisir. Un philippin s'occupera de nous attraper les tortues pour 5 pesos.









Nous devons déjà repartir pour d'autres aventures sur le site merveilleux des
cascades. Nous avons une heure de route. Patrick conduit pour la première partie qui est très
cahotique puis Chantal prend le volant nous faisant une grosse frayeur dans la dernière partie qui est aussi un chemin de terre. Dans une grande monté, elle n'arrive pas à arriver en haut, la voiture s'arrête et commence à redescendre Maricar saute de la voiture et prend des pierres pour les poser derrières les roues afin de nous caler.
Les cascades sont très belles aussi. Avec un radeau nous atteignons le dessous de la chutes ce qui nous permet de nous doucher. Après nous montons au dessus et avec Patrick et Maricar nous allons escalader encore plus haut les cascades.

Maintenant direction Davao, cela prendra 6h ! A la place de 4 h. En effet, Maricar conduit les
deux première heures dans la montagne qui se trouve être un chemin de terre avec de nombreuses pierres et des trous, du coup elle avance doucement d'autant plus que la nuit tombe. Etant fatiguée elle s'arrête pour refroidir le moteur et passer le volant à Patrick. A ce moment là, plus rien, la voiture ne redémarre pas. Patrick pense que c'est le démarreur, nous venions de passer une descente du coup il propose que nous poussions la
voiture dans la descente. Il fait nuit, sur un chemin de terre dans la montagne, entourée par la jungle,c'est l'aventure ! La pente est très impressionnante, avec Maricar nous suivons la voiture en courant pour mettre des pierres et arrêter la descente incessante de la voiture. Au passage je laisserais tomber une pierre sur mon pieds et Maricar sur son doigts. Nous sommes embêtés, Patrick essaye de comprendre le problème du moteur. Un monsieur s'arrête pour nous aider avec un gros 4x4 Toyota. Il va nous tracter avec un cable jusqu'au premières maisons. Au début sa voiture n'arrive pas à tracter
la notre dans la montée, elle dérape et les pneus sentent le brûlé. Tout le monde se met alors derrière notre voiture pour la pousser et aider le tractage. Ceci est efficace. Arrivé aux premières maisons, il me demande si on s'arrête là , et à ce moment un gros bruit se fait entendre, le câble lâche et la réponse vient d'elle même. Nous découvrirons que cet homme est un prêtre supérieur de district. Nous en profitons pour lui passer pleins de pétitions contre l'avortement, pour qu'il les répartisse après dans ses églises. Pendant ce temps nous allons entendre un très beau bruit, la voiture redémarre, Patrick à trouvé le problème, c'était une mauvaise connection au niveau du démarreur. Mais en plus, il découvre qu'il y a un trou dans le radiateur, du coup nous nous arrêterons souvent pour remettre de l'eau jusqu'à la fin du voyage.
Patrick prend le volant pendant 1h 30 puis, vraiment fatigué, il me demande de le prendre. Tout le monde dort à l'arrière et je suis aussi très fatiguée. Avec de l'eau et du pain à manger ça va, mais je lui repasse le volant 1h 30 après. Enfin nous arrivons à Davao, une Dame nous acceuillera dans sa maison à 00h30.

Lundi 25 octobre

Nous avons très bien dormi, nous repartons laissant aussi un paquet de feuille pour la pétition.
Avant de nous rendre au Crocodile Park, nous passons voir un superbe hôtel de luxe.
Nous verrons un petit parc de papillons et l'histoire des tribus aux Philippines. Après un dernier déjeuner nous repartons à Gensan, 3h30 de route, Patrick commence et je prendrais la suite.

Nous arrivons à l'office enchanté avec de nombreuses aventures à raconter. Nous dînons au barbecue et là nous apprenons que Christopher est décédé. Nous avons tous le cafard mélangé à notre joie de savoir qu'il sera mieux là haut. La vie continue, nous racontons toutes nos histoires, et nous offrons de petits cadeaux à Yolly et Judith qui sont restées à l'office.

Merci beaucoup Yolly de nous avoir permis de faire ce voyage et merci à tous les autres Philippins de nous avoir fait découvrir votre magnifique pays!

dimanche 17 octobre 2010

Une journée de bonheur à Glan



Tout commence le mercredi 13 octobre. Deux hommes en uniforme rentrent à l'office; nous appelons Shéryl qui s'occupe de la communication avec l'armée. Nous sommes conviées à une petite réunion et un peu excitées à l'idée d'avoir d'autres missions, nous nous installons et nous concentrons pour bien comprendre tout ce que l'officier nous dit. L'un est le lieutenant Valenzuela de la "Charlie compagnie", qui gère toutes les missions médicales de Saranganie. Il nous demande si l'association peut être partenaire de l'armée pour toutes les "Med CAP"(Medical Civil Action Program) qu'elle organise. Il nous montre le programme, il y en a presque toutes les semaines !!!

Vient la première mission avec ce lieutenant, samedi 16 octobre. Levée à 4h00 cette fois. Un truck de l'armée vient nous chercher à 5h00 pile ! Tous les volontaires sont arrivés nous partons après les premières photos. Cette fois il y a une équipe de 5 soldats armés de M16.

Dans Gensan nous retrouvons deux autres trucks remplis de volontaires philippins appartenant à d'autres associations dont le "reach international healthcare".

Nous discutons un peu avec les militaires, le temps d'en entendre un nous annoncer qu'il recherche une femme! Il nous demande notre âge et si nous avons un petit copin ! Nous en rions bien et chacun s'endort comme il peut, pour récupérer un peu de la nuit courte que nous avons eu. Bientôt nous surplombons la mer en arrivant dans les montagne, le truck roule à une allure de 90 Km, Maricar et moi commençons à avoir des nausées... Mais après 1h 30 de trajet, nous nous arrêtons devant une école de Glan, ville de la province de Saranganie, où les Philippins nous ont préparé un petit déjeuner : riz, porc... café. Notre café est trop chaud nous n'arrivons pas à le finir, il faut partir 20 mn après.

En route dans de nouveaux camions! Enormes et plus étroits, ils permettent de passer dans tous

les chemins de la montagne. Nous grimpons dedans, une corde tendue au milieu permet à chacun de s'agripper. C'est partie pour 1H45 debout à se tenir à la corde contre "vents et marées". Le camion roule environ à 50 km/h avec des freinages brusques qui nous font basculer régulièrement les uns sur les autres. Nous espérons que personne ne passe par dessus bord. Mais tout le monde se tient bien et des militaires assis sur les bords retiennent certaines personnes.

Le paysage est magnifique, nous avons l'impression de traverser la jungle et nous apercevons

par moment deux ou trois cahutes et un habitant monté sur un petit cheval, moyen de transport des montagnards. Il y a des arbres énormes qui passent par dessus les chemins et provoquent des "baissez les têtes" régulièrement.

Le lieutenant m'explique que nous allons traverser des rivières, cela m’enchante d'avance. En effet je vois dans le ravin des rivières qui passent dans la vallée.

Nous commençons à descendre pour y arriver, c'est génial ! Nos mains commencent à rougir et

nos muscles de bras à se tendre, mais ce n'est pas grave car tout le monde est content, philippins comme étrangers.

Nous chantons au rythme des freinages ou des balancements de droite et de gauche du camion. Nous arrivons à la rivière, la première traversée est impressionnante. Il y a du courant, l'eau

arrive à hauteur de la moitié de la roue, le camion ralentie au milieu mais un bon coup d'accélérateur nous fait traverser. Nous allons traverser une bonne dizaine de cours d'eau de la même manière. Il n'y pas de chemin dans les montagne, les lits des rivières sont les voies les plus praticables.



Tout autour de nous le paysage est très beau, en réalisant que nous sommes entourés de collines, je me rappelle Dien Ben Phu et pense qu'une attaque dans un tel site serait plutôt à éviter !


Il est 8h45, bientôt nous arrivons sur un dernier chemin. Creusé par le passage d'autres camions et par la pluie, il est fait de deux énormes ornières. Le camion prends de l'élan, tout le monde s'accroche et nous passons! Le petit village qui appartient à Glan est là sous les arbres de cocotier, et nous pouvons même voir une maison en bois dans un arbre semblable à celle d'Assuranstourix au milieu de ce charmant hameaux.

Les villageois paraissent vivre de leurs ressources loin du monde moderne et de la pollution.

Cochons, chèvres et volailles se côtoient dans les ruelles, nous pouvons aussi admirer du mobilier artisanal fabriqué en pneu ... Mais étrangement nous découvrons aussi 5 panneaux solaires qui leur fournissent l'électricité. Nous sommes accueillis avec un nouveau petit déjeuner et du vrai café fait sur place. Je le déguste avec plaisir, ne pouvant à nouveau le finir car nous devons traverser à pieds la rivière avant de monter sur la colline d'en face où se trouve l'école où nous allons nous installer.

Arrivée à l'école le lieutenant répartit la disposition des lieux, chacun s'installe et trouve son matériel.


Chantal sera assistante d'un des deux dentistes, comme toujours le travail consiste à arracher des dents, jusqu'à six dans la même bouche! Dans la matinée, une femme s'évanouit à la fin de l'intervention mais elle est tout de suite prise en charge par le dentiste et d'autres femmes. Pour l'assistante, le travail consiste à tenir la tête du patient, préparer et laver les instruments en prenant garde que les chiens ne viennent pas boire dans la bassine de lavage !

Un médecin est aussi présent. Une association gère les médicaments, Bimbo et Paula (deux volontaires philippins d'ACIM) vont les aider.

Tous les autres membres de l’ACIM sont à la circoncision. Cette fois les militaires ne savent pas

circoncire et je me retrouve seul à bien connaître. Du coup je dis à Maricar de se préparer sa propre table, car toute seule je ne pourrais pas tout faire. Avec plaisir elle le fait. Il est 10h, c'est partie, la séance est ouverte ! Pour le premier garçon, Maricar n'est pas sure d'elle pour couper, du coup elle me remplace pour suturer et je prend son patient. Après tout ira bien et elle formera aussi Mel qui connaissait un peu. Ils feront une équipe de choc.

Une autre association vient nous aider et rajoute une troisième table, car un des membres avait pratiqué la circoncision il y a longtemps et il peut l'apprendre à une américaine de 22 ans qui est là pour 3 mois et qui sait juste suturer. Le matin nous n'avons pas avancé très vite, mais l'après midi a été plus rapide. Nous nous sommes arrêtés à 15h car nous n'avions plus d'antibiotiques. Du coup pour les derniers, Véronique et Sheryl ont appris à circoncire.

Les enfants étaient assez impressionnés de ne voir que des filles

faire ce travail et en plus, presque toutes blanches. Mais le premier passé rassure les autres. Certains garçons pleurent au moment de l'anesthésie, serrant les dents et se demandant ce qu'ils font là, mais prenant leur courage à deux mains, ils affrontent cette petite opération. D'autres font les fières et serrent rapidement les dents pour l'anesthésie. Après, ils relèvent rapidement leur tête pour voir ce qui se passe. Il est amusant de voir qu'une ribambelle de garçons se met aux fenêtres (il n'y en a pas, juste des emplacements) pour observer et regarder dans certains cas qui est la personne qui opère le plus rapidement.

Je vous rappelle juste qu' aux Philippines la circoncision est faite à tous les garçons pour des

questions d'hygiène. Et je peux dire que c'est utile !

Dans l'après midi, une de nos volontaires discute avec le Lieutenant organisateur de la mission. C'est très intéressant de voir l'esprit dans lequel il prend à coeur son travail d'officier. Il raconte qu'en sortant du Collège, il pensait partir en Angleterre avec sa "girl friend". Il décide finalement de rentrer dans l'armée pour être au service de son pays et de ses pauvres, son "amie" le quitte. Il considère que la condition d'un militaire est assez bonne et qu'il est normal d'en faire profiter les plus démunis . La conversation a dérivée ensuite sur la difficulté du travail militaire sur l'île de Mindanao. Le Lieutenant explique que l'armée doit faire face à deux problèmes importants. D'une part le MNLF (Moro National Liberation Front) qui est musulman et veut l'autonomie de l'île de Mindanao; d'autre part le NPA (New People Army) qui est communiste et lutte contre le régime démocratique philippin. Cependant, ce dernier mouvement a du mal a se rependre. C'est passionnant de chercher à connaitre et comprendre le pays en interrogeant directement les Philippins.

Au moment du déjeuner, Maricar remarque qu'il y a pas mal de catholiques malgré une majorité

protestante. Du coup elle fait une annonce pour ceux qui veulent des

chapelets. Ceux ci partent comme des petits pains, de nombreuses mains se tendent toutes ensembles, de la même manière qu'elles se tendraient en France pour recevoir la signature d'une star. Mais ici ils croient en Dieu et c'est ce qu'il y a de plus important; les sourires sont magnifiques à l'idée de recevoir un chapelet et de le mettre autour du cou, et tristes sont les regards des personnes qui n'ont pu en avoir. Maricar leur explique comment s'en servir, vérifiant qu'ils connaissent bien les Je vous Salue Marie et Notre Père. Elle va aussi leur distribuer des papiers contre l'avortement et la contraception ce qui part aussi rapidement.



17h30, l'heure du retour sonne, nous devons redescendre au petit village et nous sommes déjà excités à l'idée de remonter dans le camion. Avant le départ, on nous propose un nouveau café que je ne pourrai pas finir pour la troisième fois de la journée... Nous finissons par quelques petites photos des villageois qui sont fières d'être pris et nous montrent leur plus grand sourire.

Le retour en camion se fait toujours au son des chants français, anglais ou Tagalog. Les philippins

apprennent le chant "la vie est belle", tout le monde est aux anges et chantent à tue tête. Mais attention ! car le camion se balance, "tenez vous bien" crie un militaire, et hop ! nous descendons presque à pic dans la rivière, des cris de filles se font entendre "ahhhhhhhh"! Les militaires nous imitent, personne n'est tombé à la renverse, tout le monde rigole, l'ambiance est très bonne!

La nuit tombe et l'atmosphère change. Nous sommes en hauteur dans la montagne, les ombres de la vallée éclairée par la lune paraissent effrayantes mais très belles aussi. Cela permet à notre imagination de travailler....nous nous croyons acteurs d' un film d'action.

19h30, bientôt nous retrouvons notre point de départ, un dîner nous est présenté c'est un "boodles fight", repas militaire : vous avez des feuilles de bananiers disposées en chemin de table, le riz est dessus avec de la viande et du poisson. Nous disons le bénédicité et tout le monde mange avec les doigts. Je vous conseille de bien trouver votre place autour de la table pour manger car cela part à une allure impressionnante. Vous avez à peine commencé que déjà les feuilles de bananier sont toutes propres ! Un militaire nous explique en rigolant que dans l'armée, c'est parfois à coup de poing qu'ils récupèrent leur ration de riz !

Ils sont pauvres, ils habitent loin de la technologie, ils vivent simplement, ils croient en Dieu, ils sont un exemple pour nous.